vendredi 15 octobre 2010

Le classement des milliardaires 2010

Malgré la crise les milliardaires américains sont de plus en plus riches d’après le dernier classement de Forbes. Plus de la moitié d’entre eux ont augmenté leur patrimoine soit 217 milliardaires sur les 400 que recense le magazine Forbes cette année. Seulement 84 milliardaires voient leur fortune diminuer, mais pas au point de ne plus faire partie du classement des 400 milliardaires non plus, faut pas s’inquiéter pour eux plus que ça.

Si l’on prend les 10 premiers milliardaires du classement ils ont accumulé cette année 25 milliards de dollars supplémentaires après une perte de richesse de 40 milliards en 2009. Si l’on cumule la fortune des 400 milliardaires américains on arrive à un total de 1370 milliards de dollars contre 1270 milliards en 2009.

et maintenant le classement des hommes les plus riches des Etats-Unis et accessoirement du monde puisque dans le top 10 seul un Mexicain représente le reste du monde.

Sans ce mexicain donc, on retrouve Bill gates au top avec 54 milliards de dollars de fortune personnelle soit 4 milliards de plus que l’année dernière, et cela fait 17 ans que l’homme le plus généreux au monde occupe cette première place. En deuxième place on retrouve toujours notre sage d’OMAHA, warren Buffet avec 45 milliards de dollars de fortune personnelle soit 5 milliards de plus qu’en 2009. Le fondateur d’Oracle Larry Ellison arrive en troisième place avec 27 milliards de dollars. Vous remarquerez la différence quasiment 50% entre les deux premiers et le troisième. En quatrième position avec 24 milliards de dollars arrive Christy Walton héritière de Walmart. Les frères Koch à la tête de Koch industries sont cinquièmes avec 21,5 milliards chacun.

On retrouve également Mark Zuckenberg le fondateur de facebook à la 35ème place avec 6,9 milliards de dollars mais ce qui est à noter c’est sa progression phénoménale puisque l’an dernier il était à la tête de “seulement” 2 milliards de dollars.

Facebook rafle une autre mise, celle du plus jeune milliardaire, Dustin Moskovitz âgé de 26 ans qui fait son entrée dans le classement cette année.

by Julien in Bourse Graphseo


mardi 12 octobre 2010

Millionnaires : la France au troisième rang mondial !

Selon une étude Crédit Suisse, 9% des 24,2 millions de millionnaires en dollars dénombrés dans le monde vivent dans l'Hexagone. La France devance largement ses voisins européens.

C'est un club très fermé. D'après une étude Crédit Suisse dévoilée ce lundi dans le quotidien la Tribune, les millionnaires en dollars ne sont qu'un peu plus de 24 millions dans le monde. Soit 0,5% de la population qui disposent de 35,56% de la richesse de la planète. Leur fortune en valeur absolue est évaluée à près de 69.200 milliards de dollars (soit 50.228 milliards d'euros).

Beaucoup de Français figurent parmi ces très riches. Selon l'étude, 9% des millionnaires résideraient en France, ce qui représente 2,2 millions de personnes. L'Hexagone se place ainsi au troisième rang mondial, loin devant ses voisins européens. Crédit Suisse affirme que l'Italie n'héberge que 6% de millionnaires, la Grande-Bretagne et l'Allemagne 5%. Les Etats-Unis concentrent à eux seuls 9,94 millions d'individus, soit 41% de la population mondiale de millionnaires. Le quota tombe à 3% en Chine et à 4% au Canada.

Appréciation de l'euro

D'après la banque suisse la richesse par adulte a en effet triplé dans l'Hexagone entre 2000 et 2007, même s'il a reflué de 15% depuis cette date. Une croissance qui s'explique par le faible taux d'endettement des ménages et l’appréciation de l'euro par rapport au dollar. Lorsque l'on compare les pays d'après le produit intérieur brut par habitant, la France avec 56.052 dollars par personnes se classe devant le Japon (50.414 dollars), et la Grande-Bretagne (46.857 dollars) mais est largement dépassée par les Etats-Unis (65.593 dollars), l'Australie (72.414 dollars) et surtout la Suisse qui reste le pays le plus riche avec 88.590 dollars par habitants. La Chine reste encore à la traîne avec 5535 dollars par habitants.

Le Figaro



dimanche 10 octobre 2010

Immobilier US : Banksters !

Immobilier US : Banksters version subprime / la polémique sur les procédures de saisies enfle aux Etats-Unis

Le ministère de la Justice s’apprête à enquêter sur les façon dont les organismes de crédit, et notamment Ally Bank, JPMorgan Chase et Bank of America, gèrent les dossiers d’expropriation.

Le dossier des saisies immobilières fait actuellement polémique aux Etats-Unis, comme le reflètent trois évènements récents. Mercredi 6 octobre, le ministre de la Justice, Eric Holder, a ainsi annoncé qu’il allait vérifier les informations parues dans les médias, qui font état de signatures en chaîne et sans lecture des dossiers immobiliers et des ordres d’expropriations. Des banques et des sous-traitants chargés de la collecte des traites mensuelles auraient employés des « valideurs-robots », des responsables de rang moyen qui auraient signé des milliers d’ordres par mois en affirmant connaître les dossiers.

PLUS DE BANKSTERISME EN SUIVANT :

« Au pire de mauvaise foi »

Mardi, un groupe d’élus démocrates californiens du Congrès avait réclamé à l’administration fédérale le lancement d’une enquête sur plusieurs banques qui n’auraient pas respecté les procédures de saisies. « Encore trop de familles, en Californie et à travers le pays, continuent à perdre leur maison. Nous avons entendu un grand nombre d’histoires selon lesquelles les banques auraient au mieux été peu coopératives, au pire de mauvaise foi », écrivaient ces élus. Le plus éminent républicain de la commission bancaire du Sénat, Richard Shelby, avait lui aussi demandé aux régulateurs fédéraux de se pencher sur les pratiques de JPMorgan Chase, Bank of America et Ally Financial (ex-GMAC), les trois plus gros organismes de crédit américains.

Par ailleurs, CitiFinancial Mortgage, une filiale de prêts hypothécaires de la banque Citigroup, a été renvoyée devant les tribunaux par la cour d’appel du 7e district de l’Etat de New York, qui a estimé qu’elle n’était pas en mesure de fournir la preuve de la dette initiale dans un prêt qu’elle a revendu à deux investisseurs, leur causant ainsi un préjudice car ceux-ci ont vu une procédure de saisie bloquée par cette irrégularité de dossier.

Le ministre de la Justice de l’Ohio a lui porté plainte, toujours mercredi, contre Ally Financial, en affirmant que l’organisme financier ainsi que ses employés avaient « produit des déclarations frauduleuses destinées à tromper les tribunaux dans des centaines de saisies ».

Saisies record en août

Ces dernières semaines, plusieurs Etats américains (Connecticut, Texas…) ont demandé la suspension de toutes les saisies pour vérifier la validité des procédures, et les trois plus grands organismes de crédit eux-mêmes ont suspendu des dizaines de milliers de saisies après avoir admis que des dossiers avaient été mal étudiés. Richard Kessler, un avocat spécialisé dans les saisies, a affirmé qu’il y avait un « potentiel pour des plaintes en nom collectif, avec à la clé des milliards de dollars possibles pour les propriétaires qui ont perdu leur logement ».

Mi-septembre, le cabinet RealtyTrac avait annoncé que les saisies, qui avaient concerné plus de 95.000 logements en août et pourraient dépasser le million sur l’année, étaient au plus haut depuis cinq ans aux Etats-Unis. Des responsables de la banque centrale américaine (Fed) estiment que leur nombre pourrait encore croître jusqu’en 2011.

Bank of America (BofA) a annoncé vendredi l’extension à l’ensemble des Etats-Unis de la suspension des saisies immobilières

BofA, le plus important collecteur de crédit immobilier (« mortgage servicer ») des Etats-Unis, est la première institution financière à décréter un moratoire national sur les saisies de biens immobiliers dont les propriétaires ne paient plus les échéances.

Jusqu’à présent, comme le spécialiste du crédit Ally Financial et comme sa rivale JPMorgan Chase, BofA n’avait interrompu les saisies que dans les 23 états américains dotés d’une législation en matière de saisie immobilière.Bank of America a précisé que son moratoire s’appliquerait dès samedi et qu’il serait étendu aux ventes aux enchères de biens saisis. Dan Frahm, porte-parole du groupe, n’a pas précisé la durée de ce moratoire mais il a laissé entendre qu’elle devrait se mesurer en semaines plutôt qu’en mois.

Il a expliqué que la banque était en train de revoir l’ensemble de ses procédures en matière de saisies, en mettant l’accent sur la validation des signatures sur les documents permettant la saisie. Plusieurs critiques, émanant y compris de membres du Congrès, affirment que les banques utilisent des « machines à signer » et qu’elles ont recours à des processus automatisés qui pénalisent les occupants des logements visés, afin d’accélérer leur expulsion.

Un dossier politique

Plusieurs critiques, émanant y compris de membres du Congrès, affirment que les banques utilisent des « machines à signer » et qu’elles ont recours à des processus automatisés qui pénalisent les occupants des logements visés, afin d’accélérer leur expulsion.

Des porte-parole de JPMorgan et Wells Fargo, deux autres grands acteurs du marché américain du crédit immobilier, ont refusé de s’exprimer sur le sujet vendredi.

Jeudi, le président Barack Obama a refusé de signer un projet de loi qui aurait rendu plus difficile la contestation d’une saisie par le propriétaire du logement.

Le leader de la majorité au Sénat, Harry Reid, a appelé vendredi d’autres banques à imiter BofA en étendant la suspension des saisies à l’ensemble du pays.Harry Reid est un élu démocrate du Nevada, l’un des états les plus durement frappés par la crise de l’immobilier, et il est loin d’être assuré d’être réélu lors des élections de mi-mandat le 2 novembre.

Bank of America est devenu le numéro un américain du crédit immobilier en 2008, en pleine tempête financière, en rachetant Countrywide, qui s’était auparavant fait une spécialité des crédits « subprime….

source reuters+afp

samedi 9 octobre 2010

Bouclier fiscal et lSF maintenus dans le budget 2011

Le gouvernement ne touchera ni au «bouclier fiscal», ni à l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) dans le cadre de la Loi de finances 2011, a déclaré vendredi le ministre du Budget, François Baroin.
Près d'une centaine de députés UMP ont demandé jeudi la suppression de ces deux mécanismes en 2011 afin de rendre la fiscalité française plus juste.

mercredi 6 octobre 2010

La perte de confiance envers les monnaies

Quelle monnaie mérite la confiance de l’épargnant qui chercherait à préserver son capital en vue de la retraite? La réponse n’est pas aisée. Mettre son épargne sous le matelas n’est plus possible. «Un homme de 30 ans qui projette de prendre sa retraite dans 30 ans doit calculer avec un facteur de dépréciation de 3, selon Guido Hülsmann, dans son récent ouvrage sur les monnaies

«C’est la pire instabilité monétaire depuis 3000 ans», selon le prix Nobel Robert Mundell. Existe-t-il une monnaie qui permette à l’épargnant de préserver son capital? Mettre son argent sous le matelas n’est plus possible. «Un homme de 30 ans qui projette de prendre sa retraite dans 30 ans doit calculer avec un facteur de dépréciation de trois, écrit Guido Hülsmann, dans son récent ouvrage sur les monnaies 1. La stabilité à long terme du pouvoir d’achat des monnaies (PAM) n’a jamais été soumise à pareille entreprise de démolition, pour ce professeur d’université et célèbre représentant de l’école libérale autrichienne. L’épargnant est pénalisé, sacrifié, forcé de se frayer un chemin dans le dédale des produits financiers pour préserver son capital."

Extrait d'un article d'Emmanuel Garessus Le Temps

samedi 2 octobre 2010

Triple A dans l'escroquerie en bandes organisées

La crise financière semble être survenue du fait de ce que les financiers appellent les produits exotiques. Pourtant il existe une centaine d'autres produits sur les marchés qui auraient pu remplacer avantageusement ces placements aussi toxiques qu'exotiques ? Comment peut-on élucider cet étrange phénomène du marketing


Il faut savoir en effet que de très gros investisseurs (fonds de pension, fonds souverains du Golfe ou de Chine, riches entrepreneurs, etc.) disposaient de beaucoup de liquidités à placer en 2000. Comme ils manquaient de confiance dans les marchés d'action depuis l'explosion de la bulle Internet, ils voulaient investir dans des sociétés et des titres particulièrement sûrs (qualité dite "AAA") et surtout plus rémunérateurs que les bons du Trésor américains… Parfois même, ils avaient besoin de se couvrir contre les risques financiers afférents aux nouveaux types d'investissements qu'ils faisaient. L'industrie financière s'est alors généreusement mise à l'œuvre pour répondre à la demande de ces investisseurs en s'ingéniant à créer des produits sur mesure : mais de quoi se composent t-ils au juste ?

Des entités financières ont été créées pour vendre un produit financier spécial consistant en un portefeuille de titres, sous la forme d'obligations, en s'arrangeant pour que ce portefeuille apparaisse de bien meilleure qualité et rémunérateur que chacun des titres le composant. C'est ainsi que le titre représentant ce portefeuille s'est retrouvé gratifié du fameux triple A tant recherché par les agences de notation, Moody's en tête, alors qu'il s'appuyait naturellement sur des modèles de risques mathématiques un peu optimistes.

Imaginons maintenant que les prix de l'immobilier se mettent à monter mais qu'il faille absolument que tous les pauvres aient accès à la propriété en vertu de l'American Dream et que grâce aux diverses incitations publiques massives, ils puissent acquérir leur maison… L'industrie financière a alors trouvé le carburant pour alimenter ces nouvelles machines infernales : les prêts hypothécaires bancaires transformés en obligations fictives, le tout hébergé dans des entités tout aussi fictives, montage complexe et kafkaïen pour les uns, sirop d'érable pour les autres, à déguster aux Bermudes… En parallèle, jamais à court d'imagination, l'industrie financière a créé son propre instrument de destruction massive : l'assurance crédit contre le défaut de paiement de ces portefeuilles spéciaux au cas où les prêts hypothécaires les composant ne seraient pas remboursés.

Ce qui est sûr, c'est que, depuis fin 2006, ces montages étaient devenus des châteaux de sable car les prix de l'immobilier américain se sont mis à baisser alors que toute la mécanique était basée sur une croissance stable et exponentielle, protection ultime de ces prêts hypothécaires. Ainsi, si un emprunteur ne pouvait pas rembourser, la banque pouvait toujours saisir et revendre le bien avec bénéfice. Mais alors que s'est-il passé ?

L'OPÉRATION ÉTAIT BIEN FICELÉE

Comme toute machine infernale, elle s'est emballée et les fabricants de ces portefeuilles spéciaux se sont dépêchés de transférer le risque à des investisseurs naïfs avant que le cataclysme de la baisse des prix immobiliers n'emporte tout. On crée à tout va de nouvelles entités fictives qui hébergent des prêts hypothécaires "subprime" à hauts risques, en les combinant à une obligation représentative du pool de crédit, qui elle, comme par hasard est très saine et triple A. En parallèle, les banques s'assurent contre les risques de faillite de ces entités grâce aux assurances crédit mentionnées plus haut, entités qu'elles n'hésitent pas à vendre comme particulièrement sûres ! L'opération était bien ficelée : non seulement les banques encaissaient de grosses commissions pour la fabrication de ces produits financiers, mais si jamais elles défaillaient, elles touchaient également l'argent de l'assurance ! Ainsi, les souscripteurs de ces produits aussi magiques qu'hypothétiques, clients des banques émettrices, encaissaient les hauts rendements promis par l'entité fictive censée être sûre, mais aussi une partie des remboursements en cas de défaillance.

C'est ainsi que Goldman Sachs a gagné beaucoup d'argent et qu'un patron de hedge fund, John Paulson, a gagné en primes exceptionnelles personnelles un milliard de dollars en 2007 sur ce type d'opérations. Malheureusement, du fait de la multiplicité des acteurs opérant autour de ces entités fictives, il est bien difficile de mettre en prison un acteur particulier. Bref, on gagne à tous les coups et sans risques ! C'est comme si votre voisin pouvait s'assurer contre l'incendie de votre maison et, en cas de sinistre, toucher le remboursement au même titre que vous. Le cierge pour que la maison brûle ne suffit pas et la tentation d'aider le destin… Allons plus loin dans l'analogie : Goldman Sachs et bien d'autres ont fabriqué des maisons en bois d'allumettes (les entités fictives appuyées sur les crédits hypothécaires subprime) et les ont repeintes en bois de chêne (notation triple AAA), puis vendus comme très solides à des propriétaires grands fumeurs qui avaient une forte probabilité, et on le savait, de mettre le feu à leur maison.

En parallèle, Goldman Sachs et tous les autres ont bien sûr pris des assurances anti-incendie sur ces habitations… Le problème reste néanmoins intact !
Les pompiers ont bien du mal à éteindre l'incendie qui s'est propagé à l'échelle mondiale.

Pascal de Lima Economiste en chef Altran Financial Services et enseignant à sciences-po
Article publié dans le journal Le Monde du 27 septembre 2010.

lundi 27 septembre 2010

Les Champs-Elysées ne sont plus l’artère commerçante la plus chère d’Europe

Avec un recul de 9,5 % de sa valeur locative cette année, l’avenue des Champs-Elysées perd sa place d’artère commerçante la plus chère d’Europe, au profit de New Bond Street, à Londres.

C’est ce qui ressort de l’étude annuelle du conseil international en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield, intitulée « Main Streets Across the World ». Une baisse qui pourrait être due, selon Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield France, à « la volonté des autorités municipales de limiter les nouvelles ouvertures de magasins de prêt-à-porter – on garde en mémoire l’opposition résolue de la Ville de Paris au projet du flagship d’H&M, qui ouvrira finalement cet automne. Elle a pu jouer en défaveur des Champs-Elysées, les grandes enseignes de ce secteur étant parmi les seules à pouvoir supporter le coût élevé d’une installation sur les meilleures portions de l’avenue ».

L’étude anticipe néanmoins sur l’ouverture prochaine de très belles enseignes (H&M, Abercrombie & Fitch, Tommy Hilfiger), ainsi que sur la nette augmentation du nombre de touristes étrangers constatée depuis janvier à Paris, pour revoir ce chiffre à la hausse.

A Paris, les autres grandes artères de la capitale n’ont pas été impactées par le « le déclin relatif des Champs-Elysées. Le succès croissant de quartiers commerçants également très fréquentés mais aux loyers moins élevés que ceux pratiqués sur les Champs-Elysées, à l’instar d’un secteur de l’Opéra redynamisé par les ouvertures d’Uniqlo ou Desigual, ne s’est pas démenti. Quant au boulevard Saint-Germain, dont la valeur locative a augmenté en un an de 12,5 %, il continue de profiter de sa montée en gamme, reflétée par plusieurs ouvertures de boutiques de luxe et par le prestige de quelques projets emblématiques, dont celui du flagship Ralph Lauren inauguré au printemps dernier », poursuit ainsi Christian Dubois.

De fait, les meilleurs emplacements ont ainsi mieux résisté, grâce à l’intérêt constant que leur portent les enseignes désireuses de poursuivre leur expansion ou de faire leur entrée dans l’Hexagone. « Leur sélectivité et leur exigence accrue de rentabilité ont logiquement conduit à une désaffection marquée pour les emplacements secondaires, dont l’infortune s’est notamment traduite par une augmentation sensible des taux de vacance. »
Alors qu’en 2009, Cushman & Wakefield avait enregistré une baisse historique des valeurs locatives des principales artères commerçantes, de l’ordre de – 54 %, en 2010, sur les 269 emplacements dans 59 pays analysés, 66 % ont enregistré une stabilité ou une hausse de leur valeur locative, donnant par-là même des signes positifs sur le climat économique mondial et l’évolution de la consommation des ménages, ainsi que sur le rythme d’expansion des enseignes.

Plusieurs artères affichent ainsi une hausse sensible, à l’instar de la 5ème avenue à New York dont la valeur locative a progressé de 8,8 % au cours des douze derniers mois après un recul de 8,1 % l’année précédente. Pour la neuvième année consécutive, elle conserve ainsi sa place d’artère la plus chère du monde devant Causeway Bay à Hong Kong. « C’est au n° 666 de l’avenue que le groupe Fast Retailing a, par exemple, décidé d’ouvrir, sur une surface de plus de 8 000 m², l’une des plus grandes boutiques Uniqlo de la planète, au prix d’un loyer record jamais atteint pour un emplacement commercial à Manhattan », rappelle l’étude.
Mais pour autant, les incidences de la crise continuent de peser sur l’évolution des marchés locaux, notamment en Europe où les valeurs locatives ont accusé un recul moyen de 4,5 % sur un an.

Les principales artères mondiales ont ainsi connu des destins variés. « L’augmentation annuelle de la valeur locative de New Bond Street à Londres (+ 19,4 %), la plus forte constatée en Europe, a par exemple tranché avec le recul enregistré à Grafton Street à Dublin (- 25,8 %) – qui fait passer l’artère irlandaise du 8ème au 13ème rang mondial – ou rue Ermou à Athènes (- 15,4 %), deux capitales de pays sévèrement frappés par la crise économique. Avec une baisse de 22,5 % l’an passé, Grafton Street avait du reste déjà reculé de la 5ème à la 8ème place du classement mondial. »

Sur New Bond Street à Londres, où le groupe de luxe suisse Richemont a loué au n° 169, pour Piaget, une boutique de 325 m² pour un montant record au Royaume-Uni, c’est principalement la très forte pénurie d’emplacements de premier plan qui explique cette forte progression.
Dans les pays émergents, c’est en Amérique latine et dans l’ensemble Asie-Pacifique que les augmentations ont été les plus significatives.

Au Brésil, à Sao Paulo, la rue Haddock Lobo affiche une progression de 92 %, la plus forte enregistrée dans le monde en 2010.

Sur Causeway Bay à Hong Kong, l’augmentation est de 9,6 %, ce qui lui permet de conserver son statut de deuxième artère la plus chère du monde.

Mais en Asie, l’évolution la plus remarquable concerne Myeongdong à Séoul : l’augmentation de 17,8 % de la valeur locative constatée en un an sur cette artère permet à la capitale sud-coréenne de s’établir à la 8ème place du classement mondial et de faire ainsi son entrée dans le Top 10. « En partie liée à l’essor du tourisme et à l’appétit d’une classe moyenne de plus en plus importante pour de nouveaux formats commerciaux, l’augmentation rapide de la consommation des ménages y nourrit ainsi la croissance des loyers de nombreuses artères commerçantes. »

Le rythme élevé de la croissance du PIB des pays émergents au deuxième trimestre 2010 a confirmé leur montée en puissance et leur rôle moteur dans la sortie de crise. « Ce boom continuera de soutenir la consommation privée, d’autant que plusieurs pays, à l’instar de la Chine, ont engagé des politiques de stimulation de la demande intérieure. Il nourrira ainsi l’appétit des enseignes internationales pour les meilleurs emplacements des villes d’Asie et d’Amérique latine, qui devraient de nouveau connaître une progression sensible de leur valeur locative », anticipe l’étude.

Au contraire de l’Europe où l’évolution du climat économique est loin d’avoir levé toutes les incertitudes. « Ainsi, la brusque augmentation du nombre de chômeurs (+ 3,6 millions dans l’Union européenne en 2009) et le niveau préoccupant de l’endettement des Etats pourraient encore brider le niveau de la consommation des ménages. La mise en œuvre par les enseignes de stratégies de rationalisation ne se démentira pas, car le paysage des commerces est de plus en plus concurrentiel, ce qu’illustrent la place croissante prise par le e-commerce et des arbitrages de consommateurs toujours plus décisifs. On peut donc prévoir que le marché de l’immobilier de commerces des pays développés restera, à court et moyen termes, un marché à deux vitesses distinguant les emplacements prime, toujours très recherchés, des emplacements secondaires », conclut Christian Dubois. Business imo