mercredi 19 mai 2010

Le vaste plan de soutien de l'Euroland

L'annonce par les ministres des finances de l'Euroland d'un vaste plan de soutien au pays de la zone en difficulté, a libéré les marchés. En effet, le plan de soutien évoque un montant pouvant être porté à 750 Mds d'euros. A cela s'ajoute la possibilité pour la BCE d'intervenir directement pour financer la dette publique de pays qui seraient en difficulté.
Ces annonces ont permis de mettre un terme aux rumeurs d'une possible failllite de pays de la zone euro. Est-ce néanmoins la fin de la crise institutionnelle européenne et de la volatilité des marchés? Il y a tout lieu de penser que non.

En effet, il faut comprendre que cette crise est d'une toute autre nature que les précédents crises, et ce toutes époques confondues. La crise de ces derniers jours est bien plus profonde que celle de 2008. Ce n'est, dès lors, pas un hasard si la BCE a mis en oeuvre des mesures de soutien alors même que 4 jours plus tôt, Monsieur Trichet réfutait une telle intervention! Cette fois, ce ne sont pas les banques et les entreprises qui sont impliquées, ce sont les Etats. Or, seule l'aide des gouvernements avaient permis à l'économie de ne pas sombrer à pic en 2008. Aujourd'hui, si le sauveteur prend lui aussi l'eau, plus personne ne pourra s'opposer au naufrage. Les Etats ont grillé toutes leurs cartouches.

De plus, cet endettement massif n'est pas simplement européen. En effet, la plupart des pays membres de l'OCDE ont des endettements publics supérieurs à 70 % de leur PIB national. Remarquons également que la dette privée des ménages est souvent très importante, notamment dans les pays anglos-saxons.
Attention tout de même à ne pas sous-estimer la capacité de réaction de ces Etats. Ainsi, si la croissance dégagée par ces Etats et leur inflation étaient supérieures aux intérêts de la dette publique, il y aurait à nouveau lieu d'être optimiste, puique cette dette publique pourra se réduire.

En attendant que faire? Tout simplement investir où les fondamentaux semblent solides, la visibilité bonne et où la croissance n'est pas sous perfusion. A ce titre, certains pays émergents comme le Brésil, le Chili, l'Inde voire la Chine (risque de bulle immobilière) y répondent parfaitement. Certaines entreprises à la croissance pérenne, aux cash flows importants et capables de répondre dans le temps aux besoins croissants de la population mondiale, demeurent attractives. Par conséquent, jouer les obligations des pays émergents en devises locales et celles d'entreprises privées paraît judicieux.

Enfin, une stratégie de stock picking sur les actions méritent de retenir notre attention suivant les critères de sélection susmentionné. Marc Rustenholz